Il faut beaucoup de chance pour réussir à faire une observation d’ours polaire, même dans l’archipel du Svalbard et sur son île principale, le Spitzberg. Mais l’échec n’existe pas, au pire, on en revient avec gravé en mémoire pour toujours les paysages de l’Arctique et son atmosphère à nulle autre pareille.
Quelle est cette grosse tache blanche dans le lointain qui semble s’approcher du campement ? Avec une petite tête longue et étroite, un museau noir et des petites oreilles toutes poilues ? Pas de doute, vous êtes en face d’un ours polaire et votre tente a piqué sa curiosité. Il y a quelques 3 000 spécimens de cette espèce qui vit sur l’archipel.
Heureusement, vous avez votre fusil de gros calibre à portée de main. Naturellement, l’objectif initial de ce trekking dans la nature sauvage des Svalbard était tout sauf de tirer sur une de ces malheureuses bêtes déjà bien malmenées par la destruction accélérée de son environnement de vie à cause du réchauffement climatique. Mais lorsqu’un ours blanc attaque, c’est lui…ou vous. Un gros mâle peut peser jusqu’à 800 kilos et courir à 50 km/h…
Vous pensez que l’on plaisante ? Pas du tout ! Pour preuve, il faut l’autorisation du gouverneur des Svalbard pour quitter Longyearbbyen, la (toute petite) ville principale de l’archipel, ainsi qu’une autorisation de port d’armes pour pouvoir faire face à ce type de rencontre. Ainsi, la solution consiste à s’attacher les services d’un guide armé pour partir en excursion. Vous comprendrez dans ces conditions que la solution privilégiée pour découvrir cet espace sauvage, c’est de partir avec une agence de voyage. Plusieurs proposent des trekkings avec nuits en tente. L’avantage c’est que le matériel est fourni, la tente et le sac de couchage capables de résister à des températures très basses.
C’est précisé sur leurs brochures de présentation : il vous faudra prendre votre tour de garde comme les autres pour protéger durant la nuit le campement d’éventuelles incursions d’ours un peu trop curieux, fusée d’alarme et fusil à vos côtés (l’ordre d’utilisation et important…). Cela étant dit, les attaques sont extrêmement rares pour la simple raison qu’il n’est pas commun de croiser la route d’un ours blanc. Si c’est votre rêve d’en voir un, sachez qu’il est très difficile d’en observer. Hors expédition scientifique, il faut de la chance, beaucoup de chance.
Il est bien plus fréquent de voir des baleines, des bélugas et des renards arctiques. Mais un voyage dans l’archipel du Svalbard, c’est aussi la possibilité de partir en excursion en traîneau à chiens, de faire un safari motoneige, du kayak le long des côtes ou encore d’observer des aurores boréales.
Quand y aller ? Les températures moyennes mesurées dans la « capitale » vont d’un méchant -14°C en hiver à un encourageant +6°C en été. Le record de froid enregistré est de –46.3°C (en mars 1986) et le record de « chaud » de +21.3°C (en juillet 1979). L’archipel est plongé dans l’obscurité de la nuit polaire mi-novembre à fin janvier. L’hiver n’est donc pas le meilleur moment de l’année pour y aller… A l’opposé, vous aurez du mal à savoir si on est le jour ou la nuit de mi-avril à fin août, période pendant laquelle le soleil reste toujours haut dans le ciel.
Il est possible de faire la rencontre d’un ours polaire toute l’année et partout sur l’archipel. Mais leur répartition est très inégale : les côtes de l’Ouest de l’archipel sont les moins densément peuplées. Dommage, c’est là que l’on atterrit (à Longyearbbyen). Il faut aller jusque dans les fjords du nord pour les voir chasser le phoque ou sur les côtes orientales du Spitzberg. Ne doutez pas de nos informations, elles proviennent directement du Norwegian Polar Institute.
Comment aller au Spitzberg ?
Ceux qui ont le temps et l’argent (beaucoup d’argent) choisiront de faire une croisière vers le Svalbard. Mais la solution la plus commune, c’est l’avion au départ de la Norvège continentale. Il faut compter 3 heures de vol depuis Oslo et 1h30 depuis Tromsø. Quant au vol pour Oslo, on peut le trouver pour une centaine d’euros au départ de Paris avec Norwegian, Germanwings, SAS…
Bon à savoir : le Svalbard ne faisant pas partie de l’espace Schengen, il faut un passeport en cours de validité. Faut-il louer une voiture sur place ? La réponse est non, pour la simple et bonne raison que l’ensemble de l’archipel compte…46 kilomètres de route au total et qu’il est rigoureusement interdit de sortir de la route et de saccager la faune et la flore avec un tout-terrain.