Halloween – fête commerciale ou tradition ancestrale ? Liligo a passé pour vous en revue les différentes façons de célébrer le 31 octobre où les morts sont toujours de la fête !
L’Irlande : là où tout a commencé
Vous pensiez que les Américains avaient le monopole des origines de la fête d’Halloween telle que nous la connaissons aujourd’hui ? Et bien détrompez-vous, la tradition du déguisement nous viendrait des celtes d’Irlande, de l’Ecosse et du Pays de Galles.
Les enfants et les adultes étaient vêtus de costumes personnifiant la mort afin de conjurer les mauvais esprits « les Macnas ». Ces derniers étaient censés revenir à la vie le soir du passage de l’automne à l’hiver pendant le festival du Samhain.
Les villageois se plongeaient dans l’obscurité afin de prendre conscience de l’état de la mort. Par la suite, ils devaient tous se rendre sur la place du village où les Druides allumaient un gigantesque feu qui signifiait le recommencement, le début de l’année celtique et la victoire contre la mort.
Quant à la signification du mot Halloween, celle-ci vient de la réappropriation chrétienne de cette fête païenne.« All Hallows Eve » est, en effet, l’équivalent anglais de la Toussaint.
Quand on a la paternité d’une telle fête, c’est un peu normal qu’on veuille la célébrer avec toujours autant d’entrain : jeux de cartes, chasses aux trésors, recueillement autour d’un feu….Si vous êtes en Irlande à cette période attendez-vous également à ce que les enfants vous jouent des tours en frappant à votre porte et en s’enfuyant aussitôt. De vrais petits plaisantins !
Etats-Unis et Canada
Ce sont donc les migrants irlandais qui ont amené avec eux les traditions d’Halloween, les déguisements, les festivités, le jack-o’-lantern, le fun quoi. Dans la précipitation, ils ont malheureusement oublié de ramener leur bière.
Par contre la tradition de donner forme à « Jack-o’-lantern » dans une citrouille (Jack est le personnage d’un vieux conte Irlandais qui a joué des tours au diable et qui est mort le soir d’Halloween) nous vient de l’autre côté de l’Atlantique : n’ayant pas de Navet comme en Irlande, les Américains ont simplement fait avec ce qu’ils avaient à leur disposition. Désormais, tout le monde les imite et force est de constater que le navet irlandais a fait un gros bide…
Concernant le traditionnel « des bonbons ou un sort », il s’agirait pour certains d’une invention purement américaine. Pour d’autres, les petits Irlandais frappaient déjà aux portes au temps des Celtes pour exiger de la nourriture contre un poème.
France
En France, Halloween c’est loin d’être la folie. Le 1er novembre, on fête en fait surtout la Toussaint – la fête de tous les saints – soit le jour où les catholiques honorent la mémoire des bonnes âmes chrétiennes disparues en se rendant au cimetière. Plutôt solennelles, le masque de Scary Movie ou la fabrication de citrouilles diaboliques ne font donc généralement pas partie des festivités.
Ce n’est que depuis une vingtaine d’année que les Français utilisent le prétexte d’Halloween pour organiser de soirées déguisées. Elle est majoritairement vue comme une fête commerciale venant des Etats-Unis. Qui a dit que les Français étaient des rabat-joie ?
Autriche
Les Autrichiens sont des gens très attentifs. Ils laissent du pain, de l’eau et allument une bougie le soir d’Halloween afin d’accueillir proprement leurs morts, au cas où ces derniers auraient subitement envie de revenir sur terre.
Angleterre
Les Anglais sont plutôt du genre à fêter le « jour de Guy Fawkes » qui se déroule traditionnellement le 5 novembre. Peu enclins à célébrer les fêtes catholiques depuis que les idées de Martin Luther (le réformiste protestant, pas la figure iconique du mouvement pour les droits civiques) ont transformé leur société, ils se sont débrouillés pour avoir leur propre fête à la place de la Toussaint.
L’histoire est pourtant digne d’un conte d’Halloween : Guy Fawkes, catholique aguerri dans une Angleterre anglicane, espérait pouvoir faire tomber le parlement anglais. Celui-ci a donc raté son coup, a été brulé vif et porte désormais le nom d’une fête macabre mais très divertissante.
Qu’est-ce qu’un Anglais fait donc à cette occasion ? Il allume des lanternes à la mémoire des morts – stigmate de la célébration de la Toussaint avant l’établissement de l’anglicanisme – et les enfants quémandent un « sou pour le guy » (« a penny for the guy »). Du coup Guy est devenu « guy » qui signifie « gars » dans le langage courant. Et oui, Halloween donne aussi l’occasion se cultiver.
Mexique
Halloween est une célébration très importante au Mexique. Pays très catholique, cette tradition est aussi liée aux croyances aztèques. Ces derniers voyaient dans les papillons monarques qui retournaient chez eux en automne, l’âme de leurs ancêtres disparus.
« El Dia de los Muertos » – le jour des morts – est fêté durant trois jours du 31 octobre au 2 novembre. Espérant que leurs morts rentrent à la maison, les Mexicains construisent un autel qu’ils décorent avec des fleurs, des bougies, des photos, y mettent de l’eau fraiche et de la nourriture.
Leurs maquillages et leurs déguisements sont si beaux que tout le monde s’est mis à leur piquer leurs idées make-up pour le soir d’Halloween. Par contre, nous n’avons pas encore réussi à nous approprier la danse qu’ils effectuent pour célébrer la vie…
Chine
Les Chinois ne fêtent pas Halloween en tant que tel, mais ils célèbrent bien leurs morts. « Teng Chieh », le festival des lanternes, qui est aussi le dernier jour des célébrations du nouvel an chinois, se déroule à la Toussaint. De la nourriture et de l’eau sont placés devant les photos des proches disparus et des lanternes et bougies sont allumées par millier pour leur permettre d’éclairer leur passage sur terre.
Laquelle de ces fêtes vous tente ? 🙂