Comment ne plus associer, aujourd’hui, la Grande barrière de corail aux problèmes et questions d’écologie ? Malheureusement, nous ne pouvons plus entendre ce terme sans penser aux dommages qu’elle a subi (et continue de subir), au symbole de vie qu’elle représente et à cette incarnation de la biodiversité que nous savons si bien détruire. Située majoritairement au nord-est de l’Australie, les récifs coralliens s’étendent tout autour du globe, dans l’hémisphère sud. Aujourd’hui menacés, abîmés, maltraités, les coraux commencent à bénéficier d’initiatives de reconstruction…
Par Mélusine Lau en collaboration avec Voyageons-autrement, 1er portail d’information sur le tourisme responsable
Les coraux sont essentiels à l’équilibre de la biodiversité
D’abord identifiés comme pierres puis comme plantes, les coraux sont communément définis comme des animaux, notamment grâce à Buffon, à partir du 18ème siècle. Les coraux, absolument essentiels à la biodiversité marine, sont aujourd’hui presque devenus symboliques du traitement que nous faisons subir à nos écosystèmes.
Victimes du réchauffement climatique, de la surpêche (et de méthodes catastrophiques comme la dynamite), du tourisme de masse, ou encore de l’industrialisation, les récifs coralliens souffrent terriblement des agissements humains : 10% des coraux mondiaux sont morts ces dernières années, 60% sont en situation critique, et si le rythme actuel des agressions continue, 50% des récifs coralliens actuels pourraient être détruits d’ici une dizaine d’année !
Les initiatives mises en place autour du globe pour lutter contre cette destruction
C’est pour faire face à ce drame écologique que de nombreuses associations et ONG se sont créées ces dernières décennies : engagées pour la préservation des récifs coralliens, elles sensibilisent plus largement au respect de l’environnement, et agissent, plus concrètement, pour entretenir, préserver et parfois même reconstruire les barrières de corail. Parmi ces structures, Reef Check et Coral Guardian font partie de celles qui font bouger les choses au quotidien, partout dans le monde. Ces structures suivent les travaux effectués par le Réseau Mondial de Suivi des Récifs Coralliens (Global Coral Reef Monitoring Network, GCRMN), et complètent leurs recherches.
Reef Check s’appuie tout particulièrement sur l’éducation à l’environnement et l’implication des populations locales : présente dans presque tous les départements d’outre-mer, elle invite toutes les personnes motivées à participer à l’observation et au recensement des récifs coralliens en zone peu profonde et facile d’accès. Au-delà de la recherche scientifique réelle, c’est vraiment l’implication de tout un chacun qui fait la force de Reef Check.
Vous aussi engagez-vous contre la destruction des récifs coralliens
Les actions et engagements de Coral Guardian, présent surtout en Indonésie, sont peu ou prou les mêmes que celles de Reef Check. Mais ils participent également à un véritable programme de restauration et reconstruction du corail, en faisant ce que l’on appelle de la transplantation corallienne. Ainsi, après avoir longuement étudié et observé un récif corallien bien précis, Coral Guardian peut, avec la collaboration de biologistes marins, architectes, ingénieurs et designers, concevoir des récifs artificiels.
Ceux-ci ont pour objectif premier de fournir un habitat à la faune et la flore locales, afin que l’écosystème, appauvri voire détruit, se reconstruise. Ces environnements de substitution permettent donc aux récifs coralliens de retrouver, petit à petit, leur biodiversité naturelle. Un beau combat que l’on rêverait de voir se développer à grande échelle, sachant que ce type de reconstruction de peut se faire que sur des surfaces réduites…
Les deux associations font actuellement circuler une pétition destinée aux candidats à l’élection présidentielle de mai prochain : pour que la préservation de l’environnement ne soit pas qu’un discours ou, encore moins, une préoccupation secondaire, engagez-vous et signez…