Vous partez en voyage au Chili? Faites un tour sur le blog de Mathieu dédié au Chili. Il est très informatif et regorge de bons plans et de conseils pour visiter le Chili. Nous avons posé quelques questions à son fondateur, un excellent connaisseur du pays. Il propose sur son blog d’apporter une vision différente des sites de voyages existants. Culture, gastronomie, géographie, tout y passe.
Mathieu, qu’est-ce qui t’as attiré au départ vers ce pays où tu t’es rendu pour la première fois en 2010 ?
Tout a commencé par une rencontre alors que je voyageais seul avec mon sac à dos en République Tchèque. Quelques mois plus tard, je me suis envolé rejoindre cette Chilienne dans son pays natal. Les voyages amènent les voyages, ils sont toujours propices aux rencontres. Aller vers les autres devient tellement naturel.
Qu’est-ce qui te plaît le plus au Chili: la nature, les gens, la gastronomie…?
Il est vrai que les paysages sont époustouflants. Les photos nous font rêver, entre ce désert dans le nord du pays, et ces lacs et glaciers dans le sud. Grâce aux livres et internet, la nature est facilement mise en avant.

Mais je dois dire que mes plus beaux souvenirs de voyages sont souvent marqués par des rencontres. Les personnes croisées en chemin me touchent profondément. En discutant avec eux, on apprend énormément de choses, telles leur perception du monde ou leurs valeurs. C’est pendant les voyages que l’on réalise que la nature des gens est bonne, nous sortons du contexte quotidien que la grande majorité du monde connaît: la course du matin au soir, pour se déplacer, travailler, et faire ses courses.
Les Chiliens sont très accueillants, curieux, ouverts pour discuter avec les touristes. Ils s’intéressent, posent des questions, veulent savoir comment est la vie ailleurs. Ils ont le cœur sur la main et en vous montrant réceptifs et sociables, vous serez vite considérés comme des amis. Alors oui, ce qui me plaît le plus, ce sont les gens.
Un voyageur hésite entre l’Argentine et le Chili pour son voyage en Amérique Latine. Comment le convaincrais-tu de préférer la seconde option? Plus généralement, quelles sont les charmes particuliers de ce pays en Amérique latine ?
La diversité géographique est un grand atout pour le Chili. Bien que l’Argentine soit aussi très variée, au Chili il est aisé de découvrir le pays dans son ensemble.Son étroitesse permet cela. En le parcourant du Nord au Sud (ou inversement), vous traverserez la totalité des régions et rencontrerez des modes de vies différents.
Le tourisme est relativement bien développé au sud de la capitale, dans la région des lacs et des volcans. De nombreuses activités en relation avec la nature sont proposées pour tous. Je pense à l’ascension des volcans, aux grottes souterraines, aux parcs naturels protégés ou à la montagne pour skier.

La qualité du vin au Chili est reconnue mondialement. Les vignes importées d’Europe produisent d’excellents raisins et le savoir faire vinicole est à un haut niveau.
Côté sécurité, je pense qu’en Argentine, la corruption est bien plus présente. N’essayez pas d’acheter un policier au Chili ou vous vous retrouverez au poste dans le meilleur des cas ! Le sentiment de sécurité est donc plus grand car vous savez que la police vous protège vraiment. D’ailleurs, il est bien dit que le Chili est le pays le plus sûr d’Amérique latine.
Selon toi, un voyage de 15 jours au Chili doit passer par quelles étapes incontournables ?
Au nord du pays, impossible de ne pas voir San Pedro de Atacama, son désert de sel, la vallée de la Luna ou les geysers du Tatio. Ces merveilles de la nature sont uniques. Beaucoup de villages sont encore indigènes et authentiques. Pourquoi ne pas rencontrer les peuples autochtones ?
A l’autre extrême, c’est le Sud. Parcourir la carreterra austral est une fantastique expérience, mais il faut du temps. Ciblez l’immense parc naturel « el torres del paine » et la lagune San Rafael pour ses glaciers.
L’avion permet de relier rapidement le nord et le sud du pays, mais parcourir sur terre ce voyage est bien plus intéressant. Ce sera l’occasion de vous arrêter à Punta Choro pour les manchots, à la Valle del Elqui grenier du Pisco, à Valparaiso, Santiago ou l’île de Chiloé.

J’ai une journée et une nuit à Santiago avant de reprendre mon avion. Comment en profiter à fond ?
Pour voir un maximum de choses en une seule journée, il faut visiter le centre de la ville. C’est le cœur économique de Santiago, il rassemble dans un espace restreint, toutes catégories de gens et d’activités. Vous y découvrirez une architecture urbaine très variée. Tout le monde y trouve son compte : musées, marchés, gastronomie.
Pour les amateurs de vins, une demie journée suffit pour se rendre dans les vignobles, visiter les caves, et bien sûr déguster. Si Santiago est votre dernière étape avant de repartir, vous pourrez acheter quelques bouteilles à prix très correct dans les centres commerciaux, notamment à la boutique « El Mundo del Vino ».
Je vous invite à vous rendre au patio Bellavista. C’est animé de jour comme de nuit. Le quartier Lastarria se prête aussi très bien aux sorties nocturnes avec ses bars et cinémas.
Santiago du Chili est immense et rassemble 30% de la population chilienne. Tout est accessible et la capitale est idéalement située : à 1h de la montagne, à 1h de l’océan Pacifique, des plages et des vignobles. Voilà pourquoi elle est une destination à part entière et mérite de s’y attarder plus longtemps (comptez plusieurs jours). Allez voir la section Santiago sur mon blog, vous trouverez pleins d’idées pour découvrir la capitale.
Au restaurant, quel plat typiquement chilien (et quel vin) choisir ?
Ce n’est pas facile de choisir ! Pour les amateurs de poissons, vous aimerez probablement le ceviche. Le poisson cru est cuit par le jus de citron, auquel on y a ajouté des oignons et de la coriandre. C’est succulent à condition que le poisson soit frais. Si vous êtes en bord de mer, le risque de mal tomber est minime ! Si le prix est trop bas, il faut se méfier.
Pour les plats qui tiennent au corps, rien ne vaut le célèbre Pastel de Choclo. Vous en avez surement déjà entendu parler. C’est un genre de hachis parmentier gratiné au maïs avec plein de bonnes épices, c’est succulent ! Comme le maïs est très utilisé dans la cuisine chilienne, j’ai un coup de cœur pour la humita. Ce plat se constitue d’une pâte de maïs, d’oignons et de piment. Le tout est servi enveloppé dans sa feuille de maïs et accompagné à table avec des tomates, de l’avocat ou de la salade.
Enfin, je dois aussi vous parler de la empanada de pino. La empanada est un feuilleté fourré au fromage ou aux fruits de mer comme on peut en trouver en Espagne. La empanada de pino est très chilienne, elle est préparée avec de la viande hachée, des olives, de l’œuf et parfois des raisins secs. C’est un met typique du 18 septembre, jour de fête nationale.
Côté vin, vous trouverez des rouges de bonne qualité à des prix très raisonnables. Goûtez le cépage « carménère ». Le Chili le produit et je n’en ai jamais vu en France, c’est mon préféré. J’ai aussi un faible pour les vins élevés en fûts de chêne. Je vous recommande donc un Luis Felipe Edward ou Montgras. J’ai apprécié également Montes Alpha et Medalla Real Santa Rita.

Quel budget prévoir pour son voyage, quel est le coût de la vie général ?
Indépendamment du coût du billet d’avion pour Santiago qui varie énormément selon les saisons, le coût de la vie pour un touriste à Santiago est légèrement moindre qu’en France. Dans les campagnes, c’est encore plus bon marché, sauf si vous allez dans les endroits très touristiques comme à San Pedro de Atacama. A Santiago, il est plus difficile de se loger pour pas cher. On ne peut pas être à la fois le pays le plus sécuritaire d’Amérique latine et en même temps le moins cher.
Le second paramètre, c’est aussi le confort recherché. un hôtel 3 ou 4 étoiles ne vous fera point d´’économie alors qu’un camping basique ne vaudra que 3 ou 4 lukas la nuitée.
Est-il possible d’improviser son voyage sur place pour les backpackers ou vaut-il mieux s’y prendre à l’avance, pour les réservations d’hôtels par exemple ?
Étant moi-même un backpacker, je ne réserve rien à l’avance. J’ai toujours trouvé de la place dans les campings, les cabañas ou les hostals. Étant débrouillards, aimant un peu l’aventure et connaissant un peu d’espagnol, vous n’aurez aucun problème. A l’inverse si vous ne parlez ni espagnol ni anglais, la barrière de la langue pourrait être un obstacle. Réserver par internet serait donc préférable (quand c’est possible). Je pense tout de même que les backpackers ont bien souvent quelques connaissances linguistiques dans leur poche.
Dans tous les cas, vous pouvez toujours vous informer à l’office du tourisme, pour prendre connaissance des meilleurs quartiers et ceux à éviter. Vous trouverez les adresses des agences sur le site du « servicio national de turismo » (sernatur).
Doté de curiosité, le voyageur sera toujours émerveillé par ce que le Chili a à offrir. Venez me voir sur mon blog chilivoyages, nous ferons connaissance. Bonne route !