À première vue, visiter le Tibet en hiver peut laisser un peu songeur. Quand on entend « Tibet », on pense tout de suite à Himalaya, Everest, neige et grand froid. Pourtant, l’idée n’est pas saugrenue, loin de là. Tout y est beaucoup moins cher et c’est aussi la saison des festivités traditionnelles. Voici un petit échantillon de ce que vous pourrez voir autour de Lhassa ainsi que nos conseils pour voyager au Tibet.
Les prix fondent en hiver
De novembre à avril, le voyage coûte environ moitié moins cher par rapport à la haute saison estivale.
Sans compter que, sans les hordes de touristes qui sévissent l’été (et oui, même au Tibet !), vous n’aurez pas à faire la queue pour visiter les lieux touristiques. Votre séjour y gagnera beaucoup en authenticité.
Même pas froid !
Soyons, comme toujours, parfaitement sincères : Lhassa étant situé à 3650 mètres d’altitude, il y fait froid en hiver. Mais il ne faut pas exagérer. Finalement, le climat y est plus clément qu’à Pékin par exemple, ou même qu’à New York qui peut connaître des tempêtes de neige et de glace particulièrement extrêmes. Contrairement aux idées reçues, il ne neige pratiquement pas au Tibet, excepté sur les frontières himalayennes. Sa capitale Lhassa bénéficie d’un ensoleillement très fort, plus de 3000 heures par an.
De novembre à avril, vous pouvez donc vous attendre avec certitude à avoir un climat certes froid avec des températures souvent en-dessous de zéro (mais pas extrêmes), mais très clair et ensoleillé, avec très peu de précipitations. Avec des vêtements chauds et de bonne qualité, vous êtes armés pour un séjour himalayen, à condition de ne pas trop monter en altitude.
À savoir
Les +
- Séjour moins cher
- Saison basse, donc atmosphère plus authentique
Les –
- Le temps relativement “frisquet”
Quelques conditions pour se lancer dans l’aventure :
- Vous n’êtes pas trop frileux et vous êtes bien équipés en vêtement chauds
- La culture tibétaine et les paysages himalayens vous attirent
- Vous n’avez pas l’intention de vous lancer dans l’ascension de l’Everest du Lhotse ou de l’Annapurna, mais plutôt d’admirer les sommets himalayens depuis les vallées
Visiter la capitale tibétaine, Lhassa
Le palais du Potala
Les Chinois en ont fait un musée de la République populaire de Chine pour affirmer leur souveraineté sur le Tibet. Jusqu’à l’exil du 14ème Dalaï Lama, le palais a servi de résidence aux chefs spirituels successifs. Il incarne aujourd’hui encore pour les Tibétains l’union du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel.
Le Barkhor
C’est un ensemble de petites ruelles autour du temple du Jokhang de Lhassa. C’est ici que se déroulent les processions religieuses, les circumambulations autour du temple. C’est un haut lieu de la contestation tibétaine au pouvoir chinois.
Le temple de Jokhang
La ferveur qui anime les pèlerins affluant chaque jour est saisissante devant ce monastère, le 1er temple bouddhiste construit au Tibet et son cœur spirituel. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000. Dans ce complexe de chapelles et de bâtiments d’habitation, vous pourrez écouter les lamas réciter des soutras. Il sert de refuge à une collection de sculptures en métal et à des milliers de thangkas, des rouleaux peints.
Le Nouvel An tibétain
L’hiver est la saison des festivals au Tibet : Xiannv, Randeng, Qugui et Suyou Huadenghui. Chanceux sont ceux qui seront à Lhassa pour le Nouvel An tibétain, le Losar, car ils pourront assister à deux semaines de festivités traditionnelles fascinantes. C’est la fête la plus importante de l’année. Parés de costumes de fête, les Tibétains dansent et chantent, assistent à des courses hippiques, des pièces de théâtres et des carnavals, pendant que les moines se livrent à des danses rituelles.
Le camp de base de l’Everest
Atteindre le toit du monde n’est pas donné à tout le monde, en revanche, l’admirer n’est pas un rêve inaccessible. On n’aperçoit pas l’Everest (Chomolungma, en tibétain) depuis Lhassa, vous devez donc monter en altitude à son camp de base qui se trouve à 5.154 mètres d’altitude !
Des bus locaux font parfois le trajet Lhassa-Camp de base, mais la solution la plus sure pour les étrangers est de louer un 4×4 avec chauffeur car les routes, ou plutôt les pistes, sont mauvaises.
- En hiver, il n’est pas toujours possible d’accéder au camp de base car la route peut être coupée par les chutes de neige.
- A plus de 5.000 m d’altitude, il est difficile de respirer. Pour éviter d’être victime du « mal des montagnes », acclimatez-vous plusieurs jours à l’altitude de Lhassa !
- Il fera très froid en haut, soyez chaudement équipés et emportez aussi impérativement des lunettes et une crème solaire, car le rayonnement est fort. Cela est aussi valable pour Lhassa !
Vous avez réussi à l’atteindre ? Alors vous avez amplement mérité une vue incroyable sur la plus haute montagne du monde ! Au camp de base, une vingtaine de tentes font office de restaurants, de magasins et d’hôtels pour passer la nuit (où vous ne dormirez peut-être pas comme un bébé en raison de l’altitude…).
Insolite : la poste chinoise y a installé le bureau de poste le plus élevé du monde. Vous pourrez donc envoyer à vos proches des cartes postales frappées d’un tampon spécial attestant que « vous y êtiez ! ». La classe !
Conditions d’accès au Tibet en hiver
En hiver, il faut s’en tenir aux options aériennes, car la neige coupe fréquemment les routes depuis la Chine et le Népal. Le Tibet n’a pas de liaisons internationales à l’exception de Katmandou (Népal) et Delhi (Inde, mais moins pratique). Lhassa est reliée directement aux villes chinoises de Pékin et Shanghai. Vous atterrirez à l’aeroport Gongkar qui se trouve à 40 km de la capitale. Sachez aussi qu’une ligne ferroviaire a été ouverte entre Pékin et Lhassa.
Visas et autorisations
En plus d’un visa pour la Chine, l’accès au Tibet est soumis à l’obtention préalable d’une autorisation spéciale délivrée par une agence de tourisme détentrice d’une licence gouvernementale chinoise. La présence d’un guide est obligatoire.
La délivrance des permis d’accès aux ressortissants étrangers est susceptible de faire l’objet de mesures de suspension provisoire. Après avoir été récemment fermé, l’accès à cette région est de nouveau autorisé aux titulaires de passeports étrangers depuis le 25 juillet 2011. Contactez l’ambassade de Chine avant de prévoir un voyage.
Les tensions sont fortes entre les autorités chinoises et les indépendantistes tibétains. La présence militaire chinoise est importante au Tibet et à Lhassa particulièrement. Ne photographiez surtout pas les soldats !