On entend souvent parler de la Guyane Française, le plus grand des DOM. Mais peu de voyageurs de la métropole s’aventurent encore à la découverte de l’enfer vert, son surnom à l’époque de la colonisation, lui préférant les décors sans surprise de la Guadeloupe ou de la Martinique. Pourtant, la Guyane n’a aujourd’hui plus rien d’un enfer et promet un voyage des plus singuliers, sur certains des chemins les moins visités de la région de l’Amazone. En route pour cette destination d’exception.
Mise à jour le 10/04/2017
La Guyane, de l’enfer au paradis
Il y a 25 ans, la Guyane était encore synonyme de châtiment dans les esprits occidentaux. Sa nature vierge, composée à 90% de la forêt amazonienne, avait fait périr de nombreux colons qui ne maîtrisaient pas cet environnement hostile. Par ailleurs, le lieu évoquait à tous le célèbre bagne dont l’horreur, relatée par Albert Londres et le film Papillon, a fait périr la quasi totalité des prisonniers qui y étaient enfermés.
Aujourd’hui, épargnée par les cars de touristes et libérée des nombreux fléaux qui ont fait son histoire, la Guyane ressemble plus à un paradis à la faune et à la flore unique et abondante. Elle peut sans conteste figurer au palmarès des plus belles destinations d’aventure, avec sa forêt intacte et luxuriante et ses fleuves sinueux.
Ajoutons à ce décor d’eldorado une population accueillante, d’une diversité incroyable (Noirs marrons, Améridiens, Créoles, Hmongs, sans oublier les métros…) qui se fera un plaisir de converser et d’échanger : vous vous immiscerez avec plaisir dans ce chaleureux melting pot.

À voir, à faire
La Guyane, ce sont avant tout 75.000 km2 de forêt vierge, dont la très grande majorité n’a jamais été exploitée par l’humain. La population est concentrée sur les villes du littoral dont Cayenne et Kourou.
La côte est bordée de plages agréables, bien que celles-ci soient plutôt boueuses. Pour trouver un coin de paradis, il faut se rendre aux îles du Salut.
Enfin, impossible d’évoquer la Guyane sans mentionner le fleuve Maroni, qui rythme la vie des habitants.
Un voyage en Guyane s’organisera donc en trois temps…
– > Découverte des villes et de l’histoire coloniale ;
– > Farniente sur la plage aux îles du Salut;
– > Périple dans la forêt et aux abord du fleuve Maroni, à la découverte des populations et des modes de vie locaux.
…avec comme fil conducteur, une écoute de la nature et de l’humain.
Il faut au moins 10 jours pour bien visiter la Guyane. Voici une idée d’itinéraire en deux semaines :
- Cayenne + Kourou, 3 jours : Visite de Cayenne, de son marché coloré, passage sur la très originale place des Palmistes. Départ pour Kourou et visite du Centre Spatial. Vous aurez peut-être la chance d’assiter au lancement d’une fusée…
- Saint-Laurent du Maroni – Maripasoula, 4 jours : Rejoignez une excursion pour remonter le Maroni en pirogue. Une échappée aventurière inoubliable, qui vous fera découvrir la vie des villages le long de ce fleuve sauvage. Retour à Cayenne en avion.
- Iles du Salut, 1 jour : Offrez-vous 1 journée de farniente complet sur l’île Royale et l’île de Saint-Joseph.
- Marais de Kaw, 1 jour : Proches de Cayenne, ces marais sont une réserve naturelle qui abrite des centaines d’espèces d’oiseaux. Idéal pour une initiation à l’ornithologie.
- Cacao, 3 jours : Ce village Hmong est l’occasion de découvrir la vie simple des pêcheurs Guyanais. Des randonnées de 2 à 3 jours partent de Cacao, notamment sur le sentier Molokoï, un des meilleurs sentiers de rando de la région.

En pratique
- Y aller : Des vols directs depuis Paris sont disponibles chez Air Caraïbes et Air France, compter environ 750 € aller retour. On trouve aussi des offres de dernière minute pour la Guyane via Fort de France pour moins de 500 €.
- Se loger : Si l’idée de dormir en plein air et en pleine nature ne vous rebute pas, vous n’aurez pas besoin de plus de 10 € pour attacher votre hamac à un carbet. Le camping sauvage est interdit comme partout en France. Les logements en dur (hôtel, pensions…) sont de très bonne qualité mais vous devrez débourser au moins 80 € par nuit.
- Transport sur place : Mieux vaut louer une voiture ou alors prendre un guide pour vous déplacer. La route principale reliant le Brésil et le Surinam par la côte est de bonne qualité. Attention, certains villages ne possèdent pas de pompe à essence. Par ailleurs, les transports en commun se sont développés depuis quelques années. L’Agglo’bus, opéré par la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) est le réseau qui fait la jonction entre Saint-Laurent-du-Maroni, Kourou, Rémire-Mntjoly, Matoury, Régina/Kaw, Saint-Georges-de-l’Oyapock. Il y a aussi l’option des taxis collectifs et des minibus pour rejoindre les villes non desservies par le bus. Pour atteindre Maripasoula, Saül ou Camopi, vous pouvez également embarquer sur une pirogue mais attention, ne vous aventurez jamais en pleine jungle sans guide.
- Argent : La monnaie locale est l’euro. En vous en tenant à des nuits en hamac et à des repas sur les marchés, vous vous en tirerez pour moins de 50 € par jour. Emportez avec vous matériel photographique, médicaments et produits de première nécéssité, beaucoup plus chers qu’en métropole.

Conclusion : si la Guyane était…
- …une couleur : vert
- …une activité : dormir en hamac dans un carbet (abri de bois) au bord de la rivière
- …un type de voyage : retour aux sources
- …un moyen de transport : la pirogue
- …un animal : le paresseux
- …un souvenir : un hamac
- …un homme célèbre : Albert Londres
- …une femme célèbre : Christiane Taubira
- …un plat : le Jamais Goûté, un poisson qu’on ne pêche qu’ici
Rendez-vous sur le site de l’Office du tourisme de Guyane pour plus d’infos pour préparer votre voyage. Et pour explorer un voyage en Guyane de l’intérieur, consultez le blog voyage de Flo et Yo.
Vous êtes déjà parti en Guyane ou vous êtes Guyanais ? Dites-nous tout ce que vous évoque la Guyane Française, vos anecdotes et vos astuces pour découvrir cette région !
Réponse à “Terra incognita : voyage en Guyane”