Nans et Mouts, les deux compères de « Nus et culottés », reviennent pour une troisième saison diffusée à partir de ce jeudi 4 juin sur France 5 ! Le Magazine du Voyageur de liligo.com les a une nouvelle fois contactés pour avoir la primeur de quelques confidences sur leurs nouvelles aventures. Fidèles à leur souci permanent de partage, ils se sont livrés avec une grande sincérité.
L’aventure humaine, l’expérience de l’autre, sont au cœur de la démarche de « Nus et culottés ». Nous avons donc demandé alternativement à Nans puis à Mouts d’évoquer leur alter ego. Dans cette première partie, Nans Thomassey nous parle avec le cœur de son précieux compagnon de route « Mouts », de son intelligence humaine et de sa motivation sans failles, au travers de savoureuses anecdotes de voyage. Il sera notamment question d’une ascension périlleuse dans les Alpes…
Pour commencer, Nans, peux-tu nous présenter Mouts et ce qui fait de lui ton compagnon de voyage et ton ami?
Nans :J’ai découvert un ami dont les qualités sont une extrême intelligence et une lucidité, sur lui-même, sur le monde et sur les relations humaines. Il est absolument passionné par la mécanique des relations humaines. J’ai aussi découvert un ami profondément bienveillant, il ne peut pas quitter une relation si elle n’est pas apaisée. C‘est un partenaire de voyage exceptionnel parce qu’il a cette maturité et cette intelligence et en même temps ce côté grand gamin qui aime les défis.
J’adore comment on se motive l’un l’autre pour se mettre dans des situations nouvelles, on aime sortir de notre zone de confort. Mais avec toujours le souci de rentrer vivant, on ne se met pas en danger. Je me sens en confiance avec lui, que ce soit tout nu dans une forêt ou en dormant dans une poubelle, parce que je sais qu’il est capable de gérer ses états intérieurs, ses émotions, ses hauts et ses bas. Et si mois je suis dans un bas, je sais qu’il et là. J’ai beaucoup de chance d’avoir rencontré cet ami et ce compagnon de voyage.
« Mouts est passionné par la mécanique des relations humaines »
Quelle est la plus grosse qualité de Mouts en voyage ? Et bien sûr, quel est son plus gros défaut ?
Il est extrêmement pointu et précis. Il apporte de la structure dans notre duo, que ce soit pour monter un dossier ou pour gérer le côté matériel. On a beau partir à poil, il y a toute une préparation, car on a la casquette de voyageurs, mais aussi de réalisateurs avec un budget, du matériel. Mouts a une grande conscience matérielle. Comme toute qualité, cela a son pendant plus pesant : parfois cela peut le rendre soucieux et donc moins disponible au voyage. Mais c’est ce qui a fait que les films sont ce qu’ils sont, avec tous les plans qu’il faut pour raconter l’histoire.
Son autre grande qualité en voyage : c’est sa pertinence et sa persévérance dans les relations avec les gens, pour aller chercher la lumière chez eux. On peut parler avec un meurtrier, un clochard ou un président, il a toujours le souci d’aller chercher l’humanité, avec son art de poser les questions et d’écouter la personne qu’il a en face de lui. Il a appris au fil des voyages à trouver un bon équilibre entre le domaine du jeu, le sérieux et le profond.

Y-a-t-il un moment particulier qui te revient en mémoire dans lequel Mouts s’est particulièrement révélé ?
Par exemple en Italie, on a connu un moment un peu difficile : on a dû marcher pendant toute une nuit sur la côte, on était à la rue, on ne trouvait pas d’hébergement, il faisait froid, il pleuvait, il était 3 heures du mat’, et on était pris par le doute « où on va dans ce film ?». Je n’en pouvais plus, mais lui paraissait infatigable, alors je me suis senti porté par son énergie et sa motivation nous a permis de trouver un second souffle. Un moment mythique : dans un tunnel pour piéton, j’étais installé dans un caddie de supermarché trouvé au bord de la route, avec des couvertures et lui me poussait en chantant « un kilomètre à pieds, ça use ça use… ».
Comment avez-vous choisi les 4 destinations et les objectifs de cette saison ?
On prend une grande feuille de papier, on écrit dessus tous nos rêves de gosse et on les trie : on met de côté ceux qui ne sont pas réalisables en 3 ou 4 semaines (construire une maison, fonder une famille…) et ceux qui sont trop fous (aller sur la lune…). Il ne faut pas que le rêve accapare toute notre énergie car on doit rester disponible pour le vrai objectif : les rencontres. Mais il ne faut pas que ce soit trop facile non plus car le rêve doit susciter la curiosité des gens et provoquer des rencontres insolites. Raconter qu’on part boire un thé avec un lord en Grande-Bretagne ou rencontrer une chanteuse d’opéra en Italie, ça créé un décalage, de l’humour et de la complicité avec des inconnus.
Il reste au final une poignée de rêves qu’on soumet à « Bonne Pioche » et généralement ils sont d’accords. On ne pourrait pas faire ça s’ils nous étaient imposés, car c’est notre carburant pendant tout le voyage. En Belgique, on essayait d’aller manger un chocolat avec le roi des Belges, et quand on a vu que les portes du château ne s’ouvriraient pas si facilement…on s’est complètement démotivés : « mais qu’est-ce qu’on s’en fout d’aller manger un chocolat avec le roi des Belges ! ». Il nous a fallu deux jours pour nous remotiver en se souvenant du rêve initial : voir à quel point on peut vivre des moments humains avec n’importe quelle personne, un clochard ou un roi. Et là, c’était reparti !
Vous avez dû réfléchir avant de vous relancer pour une 3e saison ?
Oui, on s’est arrêté pendant un an parce que de nos rencontres, on fait des films, mais c’est aussi notre vie à nous, sans artifices. Certaines rencontres qui nous prennent aux tripes, il faut des mois pour les digérer. Par exemple dans cette nouvelle saison, on fait la rencontre d’un jeune vagabond de 23 ans qui vit à la rue depuis qu’il a 8 ans et qui nous raconte comment il a surmonté sa situation en retrouvant confiance en l’être humain : « je me suis dit que si je veux continuer à vivre, il va falloir que je rouvre mon cœur à l’être humain, et depuis mes 20 ans, je vous assure que j’y crois à nouveau et que je suis super heureux d’être sur la route ». Passer trois jours avec lui, ça transforme, et il faut ensuite du temps pour le digérer. Sinon on passe en mode consommation de rencontres et c’est l’indigestion.
« C’est aussi notre vie à nous, sans artifices ».
Quel est le moment que tu as préféré en voyage cette saison ? Et quel est celui qui rend le mieux dans le reportage final ?
Ce qui m’a particulièrement ému, c’est l’ascension du Mont Aiguille, une montagne mythique dans l’Isère. On l’appelait avant la montagne inaccessible, c’est la première montagne escaladée par des alpinistes, sous ordres du roi car aucune montagne ne devait lui résister. Symboliquement, pour Mouts et moi, c’était fort de partir tous nus pour faire son ascension. On a été encordé pendant les trois heures de l’ascension et si l’un de nous d’eux dévissait…il emportait l’autre avec lui. Sentir la responsabilité de choisir les prises…quand il y a 300 mètres de vide en-dessous… Arrivé en haut, j’ai ressenti une telle émotion de gratitude, d’avoir pu vivre ça avec mon pote, et d’avoir pu ressentir la fragilité de la vie. On est arrivé en haut en larmes.
« On est arrivé en haut en larmes ».
Et dans le reportage final : on était à quatre, avec ce vagabond belge et un chinois, donc pas facile de trouver un hébergement chez l’habitant. Alors on a commencé à jouer de la guitare dans la rue. Au bout d’une demi-heure on avait gagné un pound, alors que la chambre d’hôtel en coûte soixante… Un homme arrive devant nous : « J’organise un festival juste à côté, y’a un groupe qui vient d’annuler, y’a 100 personnes qui attendent, ça vous dit de venir jouer ? ». On a improvisé pendant une demi-heure et à la fin on a fait tourner un seau dans le public et on a récolté…soixante pounds ! Un souvenir inoubliable.
Pour conclure sur un plan plus personnel, as-tu des projets qui t’occupent en parallèle ?
Les Ateliers du Grand Voyageur qu’on a monté avec Mouts et un autre ami dans lequel on propose des stages de préparation au voyage. Plein de gens nous ont demandé des conseils de voyage sur la vie sauvage. Alors on a commencé à organiser des séminaires pour transmettre nos connaissances. En juillet, on organise par exemple un stage de quatre jours de vie vagabonde dans la nature, pour explorer les techniques pour se nourrir, s’abriter, faire du feu, reconnaître les plantes comestibles. Et ensuite on passe un peu de temps sur la route en stop et chez l’habitant, avec un petit groupe de personnes. Ces stages, c’est encore un autre moyen de partager, avec une intimité qu’il n’y a pas avec d’autres médias.
Merci et rendez-vous sur France 5 le jeudi 4 juin à 20h40 pour le premier épisode de la saison 3 !
Pour compléter un tableau déjà bien rempli, relisez les conditions de leur rencontre et de la naissance de l’émission.
Bonjour à tous !
Dans le cadre de mes études, je réalise une enquête sur les pratiques télévisuelles des fans de Nus & Culottés.
Vous avez 3 minutes pour répondre à quelques questions ?
C’est anonyme et c’est par ici : http://goo.gl/forms/AwMe6IyC9F
Merci pour votre aide !
…excellent sur le fond bon et curieux sur la forme !!!
Bonjour et merci pour cette interview 🙂
ps : il y a plusieurs fautes. Une relecture ne serait pas de trop ^^