Aux confins de l’Union européenne, à cheval sur la Pologne et le Bélarus, la forêt primaire de Białowieża représente l’un des espaces naturels les plus précieux de notre continent. C’est là que trouve refuge le dernier troupeau de bisons d’Europe en liberté.
C’est un signe qui ne trompe pas quant à la valeur inestimable de cet espace naturel : la moitié des 2500 habitants de la petite bourgade de Białowieża sont des scientifiques. Avant d’aborder la présence des bisons, il nous faut dire quelques mots sur la forêt elle-même. C’est la dernière véritable forêt primaire en Europe. Primaire, car elle n’a pas été touchée par la main de l’homme au cours des millénaires précédents. Au cœur de ses 130.000 hectares à cheval sur la Pologne et le Bélarus, 5 000 ha sont protégés par le Parc National de Białowieża, côté polonais (Białowieski Park Narodowy). Cet espace est aussi protégé par l’UNESCO au titre de Réserve mondiale de la Biosphère (MaB).
Retour à nos moutons, ou plutôt à nos bisons. On compte plus de 1 500 bisons répartis sur la zone transfrontalière Pologne, Ukraine, Bélarus, Lituanie, dont environ 350 côté polonais. C’est bien peu au regard d’une population qui avait colonisé une grande partie de l’Europe, il y a des siècles de cela. Mais c’est déjà miraculeux quand l’on sait que l’espèce ne comptait plus qu’une poignée d’individus au sortir de la Première Guerre mondiale, victime des combats, du braconnage…et de la faim des soldats (comme le raconte lepetijournal.com de Varsovie).
La bonne nouvelle, c’est qu’en allant à Białowieża, vous avez la certitude de pouvoir en voir. La mauvaise, c’est qu’il faudra peut-être vous contenter d’observer des spécimens en semi-liberté.
Explications: il est rare et difficile de voir des bisons en pleine liberté dans la forêt car ils se recluent en son cœur. Ce cœur de la biodiversité se trouve dans la zone d’Orlówka. Elle n’est accessible qu’accompagné par un guide agréé par le parc et pour une durée limitée à quelques heures. En dehors de cette partie protégée, il est possible de louer des vélos pour faire de la randonnée. Et si c’est en hiver que la Pologne orientale vous a attiré, alors ne vous privez pas d’une excursion en traîneau à chiens.
Heureusement, il se trouve en marge de Bialowieza une petite réserve – sur la route de Hajnówka, à 4 km from Białowieża – où les visiteurs peuvent voir une dizaine de bisons en semi-liberté, ainsi que des élans, des loups, des lynx et des chevaux (ces petits chevaux sauvages de Tarpan et de Przewalski). Avec un bon téléobjectif, vous pourrez vous adonner à la photo animalière et vous pourrez même omettre le mot “semi” de “semi-liberté” en montrant vos clichés. La ville compte aussi un musée d’Histoire naturelle où l’on peut visionner des films et voir un petit échantillon empaillé des espèces animales les plus fascinantes du parc (avis aux amateurs de taxidermie… :-)).
Pour aller à Białowieża
Ce n’est pas le bout du monde. Songez seulement qu’il n’y a que 1 500 kilomètres à vol d’oiseau qui séparent Paris de la forêt de Białowieża et qu’un seul pays entre eux : l’Allemagne. Il est relativement simple et rapide de s’y rendre en prenant un vol Paris-Varsovie pas cher (en réservant vos billets quelques semaines à l’avance, on trouve l’aller/retour pour moins de 100 euros). A l’arrivée dans la capitale polonaise, trois options s’offrent à vous : la location de voiture à Varsovie, le train et le bus.
Białowieża est située à environ 250 km de Varsovie par la route. Il faut compter 4h30 en bus et un peu moins en voiture. Nous recommandons le bus, car les bus affrétés par la compagnie Polski Bus sont très confortables et l’aller/retour est à environ 15 euros seulement. Ils effectuent généralement une étape ou un changement à Bialystok, comme les trains.
Les liens utiles pour préparer votre voyage polonais – Le site officiel du Białowieski Park Narodowy ; Le site de réservation pour les bus ; Le site de réservation pour les trains.
Les photos d’illustration ont été prises par Marc Veraart dans la partie biélorusse de la forêt et publiées sur Flickr sous la licence creative commons sous le titre “Belarus” (photo 1, 2 et 3).