Map&Fork, c’est un blog qui est à la fois carnet de voyage et livre de recettes. Derrière Map&Fork : Andrea et Adelina, tous deux amoureux de voyage et de gastronomie, et qui, chose rare, écrivent en français et en italien. Dans cette interview accordée au Magazine du Voyageur, Andrea et Adeline partagent avec nous leur dernier voyage, qu’ils ont baptisé « Scandi-rail 2016 » : 5 000 km de train pour traverser le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande.
Pourquoi avoir choisi le train pour ce voyage ?
Le choix de départ a été le train parce que c’est notre moyen de transport préféré pour les voyages. On est tranquillement assis et on profite du paysage, pas besoin de rouler comme en voiture et contrairement à l’avion on peut sentir le voyage, l’évolution du paysage, autant de la nature que des villages qu’on traverse.
Les Norvégiens prennent l’avion pour traverser leur pays et on les comprend, c’est bien pratique pour un si vaste pays mais nous on a adoré voir les étendues de neige à perte de vue.
Vous avez fait votre périple en hiver, est-ce que c’est également ce que vous recommanderiez aux autres voyageurs ?
L’avantage de voir la Scandinavie en hiver, c’est de voir des paysages magiques, des lacs gelés sous un ciel rose, le soleil qui pointe le bout de son nez quelques minutes avant de repartir mais qui illumine le ciel d’une couleur incroyable. Et puis pour les plus chanceux c’est l’occasion de voir les aurores boréales, une expérience vraiment unique !
Donc oui, on recommande chaudement de visiter ces pays en hiver, même s’il faut affronter des températures polaires (avec l’équipement adéquat ça se passe très bien).
Cela dit, on pense y retourner un jour en été pour voir le soleil de minuit sur les fjords.
Puisque c’est l’un des buts de votre voyage, j’imagine que vous consacrez une grosse partie du budget voyage à ne rien vous refuser en termes culinaires. Auriez-vous des plans pour les voyageurs qui ont un budget plus serré pour profiter pleinement de la gastronomie locale ?
Manger est un plaisir de tous les jours et on aime évidemment profiter des voyages pour découvrir la gastronomie locale. Il est vrai que le budget dans les pays nordique est assez important, la palme revenant à Oslo.
Mais on a aussi trouvé des alternatives sympas et peu chères. Ce qu’on recommande c’est la streetfood, généralement abordable, comme les smørrebrod par exemple. Et il faut savoir que beaucoup de villes en Scandinavie ont un marché couvert avec des échoppes et restaurants comme la Mathallen d’Oslo ou la Saluhallen de Göteborg.
On a aussi mangé chez Kaysasfisk à Stockholm, un restaurant qui avait tout d’une cantine sauf le goût : comme à la cantine on fait la queue, on prend son plateau, le prix est modique et on partage la table avec ses voisins, sympathiques en plus.
Une expérience culinaire à recommander pour chaque pays scandinave que vous avez visité ?
La cuisine de ces pays est assez similaire, il y a des ingrédients ou plats que l’on retrouve dans tous les pays, avec quelques variantes. Une boisson à goûter absolument en hiver c’est le jus d’airelles chaud : premièrement ça réchauffe et puis c’est super bon !
En plat, on a beaucoup aimé la soupe de saumon (pareil, ça réchauffe et puis le poisson est local) et une chose que vous ne goûterez sûrement jamais ailleurs c’est la viande de renne ou d’élan.
En combien de temps recommandez-vous de faire ce voyage ?
Le nôtre a duré trois semaines, le temps de faire la boucle jusqu’au cercle polaire arctique et de revenir en passant en moyenne deux jours dans chaque endroit visité.
C’est certainement l’idéal mais pour qui est plus limité dans le temps ou le budget on peut envisager un voyage de deux semaines, il faudra alors exclure une partie du parcours.
Pouvez-vous nous parler d’une expérience inoubliable de ce voyage, une anecdote en particulier ?
C’est difficile de choisir tant ce voyage était particulier, avec un soleil quasi inexistant et des températures si extrêmes mais on choisira une anecdote en forme de conseil.
Imaginez-vous sur un lac gelé avec une température extérieure de -35°C. A votre avis, quelles sont les sensations dans ces conditions ? Grâce aux vêtements adaptés nous n’avons pas souffert du froid mais ce qui est drôle c’est que dès qu’on met un pied dehors on sent instantanément un petit craquement : c’est l’humidité à l’intérieur du nez qui gèle, suivent les cils, les sourcils et les cheveux qui dépassent de la cagoule. On a aussi fait une pause pipi dans la forêt enneigée, mémorable !
Une question plus générale : Vous qui êtes des experts en choix de restaurant, quels sont vos conseils pour un voyageur qui débarque quelque part pour être sûr de bien choisir ?
On jette souvent un œil sur internet avant de partir mais pas toujours. Dans tous les cas et pour ça peu importe la ville ou le pays, il y a des règles de base pour choisir les restaurants et éviter les pièges à touristes :
– éviter les rues et quartiers les plus touristiques, quand vous organisez votre journée prévoyez une visite dans un quartier plus périphérique à l’heure du repas, vous y trouverez de meilleurs restaurants.
– ne jamais entrer dans un restaurant parce que le serveur vous interpelle dans la rue, parce que le menu est exposé avec les photos et écrit dans plusieurs langues différentes
– lire le menu : plus la liste des plats est longue, plus vous risquez de vous retrouver à manger du tout surgelé. Le menu qui fait 10 pages c’est à exclure.
– ne vous fiez pas aux apparences : souvent on mange très bien et pour pas cher dans des endroits qui ne paient pas de mine. On y retrouve alors généralement des gens du coin et peu de touristes.
Quel est votre prochain projet de voyage ?
Pour le moment on n’a pas encore programmé de longs voyages mais deux escapades : dans le Lot, département qui abrite entre autres l’impressionnant gouffre de Padirac et à Berlin. Il y aura certainement un autre long voyage en train et peut être un séjour d’un an sur un autre continent, pour nous imprégner de la culture locale.
A suivre donc sur Map&Fork !